Aaaaah...J'ai manqué l'ouverture de la chasse. Ce plaisir bucolocharcutier qui comble les sens du chasseur : le bruit du canon, l’odeur de la poudre, le goût du gibier saignant, la vue d’un vol de perdreaux stoppé net par une nuée de petites billes de plomb, le contact de la crosse et de la gâchette. Quel spectacle magnifique s’offre à nous quand le calibre douze expulsé dans une gerbe de feu de la gueule fumante du canon vient arracher la queue panachée d’un faisan putassier venaissin. Son plumage s’étiole et des gouttelettes de sang se mêlent à la brume matinale qui recouvre les prairies environnantes. Son gouvernail détruit, il pique droit vers le sol tel un vulgaire caillou coulant dans une piscine. Puis il s’agite frénétiquement souillant d’hémoglobine l’herbe grasse offerte jusqu’ici en pâture à 3 charolaises aussi alertes qu’un guichetier de la SNCF un lendemain de fête. C’est alors qu’un basset, aux oreilles pendantes et à la queue en berne, se rue sur la victime, la coince entre ses mâchoires baveuses et la rapporte à son maître. Le regard vide, témoin d’une intelligence aussi développé qu’un animateur de radio pour jeunes rappeurs, il lève la tête vers son maître et dépose sa proie devant ses bottes en caoutchouc dont la marque évoque une future victime potentielle. Voyant que l’oiseau frétille encore, il recharge son fusil, l’ajuste et lui tire un coup de sommation dans la tête et le dernier coup en l’air. Y a plus qu’à le ranger dans la besace. Et ce midi à l’heure de l’apéro c’est en vomissant par abus de panaché qu’il repensera à cette gerbe de feu explosant cette queue panachée.
1 commentaire:
Ooouuuppsss, il faut lire raté et non rater, ça tombe sous le sens...
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